Le restaurant «Arrêtez et venez goûter»
Est plus que bondé.
Ici, le beau Ludger
Est accompagné
De la jolie Aglaé
Qu’il rêvait de fiancer
Depuis des années
Et des années.
Mais, durant le festin fort apprécié,
La maladresse s’est invitée,
Car tous les deux souffrent de timidité.
Ainsi, leurs vêtements sont maculés
De potage Parmentier,
De gras de sanglier,
De pommes de terre rissolées
De salade du chef, santé
Et de crème brûlée.
On peut alors affirmer
Que sur leurs habillages tachés
Tout le menu est affiché.
Et Aglaé, fort désolée,
S’est vivement levée
Et s'est écriée:
« Mon chemisier
Très chèrement payé
Est totalement gâché,
Je vais aller
Essayer
De le décrotter.»
Aussi, d’un pas pressé,
Dans les toilettes,
Elle s’est sauvée.
L’eau et le savon, elle a utilisés
Et elle s’est échignée
À frotter
Et sans cesse frotter,
Comme une forcenée
Jusqu’à être courbaturée,
Mais en oubliant de s’arrêter
Pour l’examiner.
Elle est très essoufflée,
Et trop tard, il s’est avéré
Que le ravage est généralisé,
Car son beau chemisier,
Elle l’a achevé.
Et tant qu’à faire, elle a constaté
Que qu’il s’est décoloré,
Complètement marbré
D’une vilaine tonalité
Bleutée
Et cette avarie a...à suivre...effacé
Plusieurs lettres imprimées
Sur le chemisier
Et que Ludger
A tellement apprécié
Quand, épaté,
Il a lu le message estampé
Écrit exprès pour le charmer.
Elle avait fait marquer :
«J’ai trouvé,
Je n’ai plus ma liberté.»
Mais là, c’est presque tout biffé,
Et le dégât l’a caricaturé
En : «J’-- t-----é, -- ---- plus -a li---té.»
En lisant, ce qui a subsisté
Ses sanglots elle a refoulés
Puis, la colère est montée.
Or, ainsi attifée,
Trop fière, elle a décidé
De ne pas aller
Retrouver
Ludger,
Son cher fiancé.
Et ce dernier,
Au bout de trente minutes écoulées
A vivement quitté
«Arrêtez et venez goûter»
Et il a le coeur complètement brisé.
Rendu à son foyer,
Il ne l’a pas rappelée.
Aussi la belle Aglaé,
Quinze fois, s’est acharnée
À lui téléphoner,
À le «texter»
Même aller
À sa porte cogner.
Finalement épuisée,
Mais surtout désespérée,
Aglaé
Éplorée,
M’a téléphoné :
«Ray, toi l’auteure, veux-tu interférer?
Je t’en prie, aide-moi à le retrouver
Car je sais que toi, tu peux tout arranger.
Alors, chers lecteurs, vous me connaissez,
Pour une fin heureuse, j’ai accepté,
J’ai donc contacté
Le beau Ludger
Et ils se sont réconciliés.
Aussi, la semaine passée
Ils sont retournés
Au resto «Arrêtez et venez goûter»
Pour recommencer
Le premier souper de deux fiancés...
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